
Allocution de l’Ambassadeur du Bénin, Président du Groupe africain de Bruxelles, lors de la soirée commémorative de la Journée de l’Afrique 2015
(Bruxelles, le 22 mai 2015)
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et européennes du Royaume de Belgique,
Monsieur le Doyen du Corps diplomatique,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, chers collègues,
Chers frères et sœurs de la diaspora africaine,
Chers amis et partenaires de l’Afrique,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
C’est pour moi un honneur et un privilège de vous souhaiter, au nom du Groupe Africain des Ambassadeurs à Bruxelles, la bienvenue à cette célébration anticipée de la Journée de l’Afrique. La présente célébration nous offre chaque année l’occasion de rendre hommage au combat des dignes fils et filles de notre continent, dont la détermination et les sacrifices ont abouti à la création le 25 mai 1963 de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), devenue l’Union Africaine en 2002.
En souvenir de l’engagement et de la lutte des pères fondateurs de l’OUA pour la libération et l’unité du continent, la Journée de l’Afrique nous convie à une célébration de la solidarité et de la fraternité entre les peuples africains qui forment une seule et même famille, la famille africaine. Elle est aussi une exhortation à poursuivre sans défaillir nos efforts pour le développement économique et social de notre continent, afin de le libérer des maux et fléaux qui ralentissent sa marche vers la paix, l’unité et la prospérité.
Pour l’édition 2015 de la Journée de l’Afrique, l’Union africaine nous invite à réfléchir et à prendre à cœur aujourd’hui et mieux que par le passé, le défi de l’autonomisation des femmes dans le développement de l’Afrique pour la concrétisation de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. Ce thème, qui est celui de l’Année 2015 dans l’agenda africain, ne souffre d’aucune réserve possible quant à sa pertinence. En effet, quel développement durable pouvons-nous construire sans une forte et entière implication des femmes, qui constituent plus de la moitié de la population de notre continent et qui devraient jouer un rôle plus visible dans nos pays sur les plans politique, économique et social ?
La causerie-débat qui a eu lieu ce matin à la Maison ACP autour de ce thème, a été riche et vivante, et je tiens à renouveler mes vives félicitations aux panélistes. Plus qu’un plaidoyer, l’autonomisation des femmes africaines est une nécessité, un défi à relever par tous les moyens et à tous les niveaux. Elle doit prendre corps et racines dans l’éducation pour aboutir à l’élimination systématique de tous les obstacles à la pleine participation des femmes à tous les secteurs d’activité humaine, afin de libérer le plein potentiel humain de notre continent au bénéfice de son développement inclusif et durable.
Par-delà les femmes, c’est à la promotion d’un développement axé sur toutes les composantes de nos populations, femmes, hommes, jeunes et enfants compris, que nous exhorte l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. Et, à cet égard, comment ne pas s’inquiéter devant les drames de l’immigration clandestine qui défraient actuellement l’actualité et qui, tel un retour tragique de l’histoire, privent dangereusement le continent africain de sa jeunesse, hommes et femmes confondus, véritables forces de production qui disparaissent par vagues successives sous les flots de la Méditerranée, emportées par une légitime et irrépressible aspiration à une vie meilleure hors de l’Afrique?
De même, face au fléau du terrorisme qui suscite effroi et désolations, et qui emporte chaque année des centaines de vies humaines sur le continent, nous devons opposer un refus ferme et catégorique à l’extrémisme violent, en faisant prévaloir l’esprit de tolérance et du dialogue entre toutes les cultures et toutes les croyances religieuses ou philosophiques.
A cet égard, mon pays, le Bénin organisera du 26 au 28 mai un symposium international pour le lancement d’une initiative africaine pour l’éducation à la paix et au développement par le dialogue interreligieux et interculturel. L’objectif de cette initiative est de contribuer à la prévention des violences et conflits extrémistes et interreligieux en Afrique et dans le monde, à travers la promotion des valeurs communes qui fondent notre humanité et qui ont pour noms tolérance, acceptation de la différence, respect de la personne humaine, et promotion de la sécurité humaine.
Mesdames et Messieurs, chers invités,
Les défis en Afrique restent, au demeurant, nombreux. Mais l’espoir est permis, conforté par le dynamisme ainsi que les avancées nombreuses qui s’observent ici et là sur le continent dans tous les domaines et qu’il serait fastidieux d’énumérer ici. Les progrès enregistrés aujourd’hui sur le continent fondent notre espérance en un avenir résolument meilleur pour chaque Africaine et pour chaque Africain.
Tous ensemble, conjuguons nos efforts pour rejeter définitivement le paradoxe selon lequel “l’Afrique est riche mais les Africains sont pauvres”!
Je vous souhaite à tous une très belle soirée et que vive la Renaissance africaine !
Je vous remercie.